ALTER, UNE AUTRE FABLE DE L’ALTÉRITÉ

Nous ne sommes qu’aux yeux des autres et c’est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous. Jean-Paul Sartre, L’Être et le Néant

Il n’est pas question ici de philosopher sur la relation à autrui ni d’asséner des vérités. Le thème est assez vaste pour ne pas souffrir des limites, au contraire. S’arrêter sur une idée déterminée de l’altérité serait un contresens, produire des clichés, construire des préjugés sorte de degré zéro du rapport à autrui. En quelque sorte s’en faire une idée sans tenir compte de sa réalité, ce qui reviendrait à le nier, projeter sur lui ses peurs, ses fantasmes. Le projet « Alter » vise au contraire à ouvrir des horizons. Joindre le geste à la parole. Parler de l’altérité et vivre cette dernière par un engagement dans un projet collectif. Voir s’exprimer les personnalités dans leur dialogue les uns avec les autres. L’objectif étant de parvenir à la mise en commun des informations, des réflexions, des solutions, des possibles, dans l’idée d’un partage, d’un échange.

« Alter » interroge l’individu dans sa relation à l’autre, certes, mais aussi au groupe. Ce n’est pas le premier projet artistique à traiter ce thème et ce ne sera pas le dernier. Et pour cause, on n’épuisera pas cette réflexion, elle est partie intégrante de la condition humaine. Réfléchir sur autrui, c’est avant tout réfléchir sur soi.

« Alter », comme une nécessité de parler de la rencontre et de fait de questionner aussi ce qui sépare, ce qui tient à distance. L’écart. Le pas à franchir ou la distance, peut-être aussi à garder. Le thème de l’altérité travaille toute société. Aujourd’hui comme hier sujet d’actualité.

DAGARA DAKIN

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